First published in 2011
Louis Jacobs naît et grandit à Manchester dans une famille juive attachée à l’orthodoxie traditionnelle. À peine a-t-il accompli sa bar-mitzva qu’il entre à la yeshiva de Manchester où il étudie sept ans durant. Mais son esprit n’en est pas pour autant rassasié. Faute de pouvoir rejoindre la yeshiva de T elz réputée pour sa méthode lituanienne dans l’étude du Talmud -la guerre vient d’éclater -, il opte pour un nouvel institut traditionnel, le Gateshead Kolel. Dans son autobiographie, Jacobs évoque avec fascination les idéaux et le style de vie qui y prévalaient : «Chaque membre du Kolel croyait d’une foi intègre que la Torah tant écrite qu’orale était la Révélation verbale de Dieu. En conséquence de quoi, étudier le verbe divin revenait à intégrer la pensée de Dieu elle-même, en s’y fondant. Il s’agissait en somme d’ engager la conscience dans la sagesse éternelle et la vérité absolue
jusqu’à unification au Dieu révélateur de la Torah1• >> C’est en 1945 que débute son initiation aux méthodes modernes de l’étude. Peu de temps après avoir reçu l’ordination rabbinique, Jacobs gagne Londres afin d’y entamer des études universitaires. Il est en même temps convié à devenir l’assistant du rabbin de la Munk’s Shul dans le nord de la ville, véritable bastion de l’orthodoxie allemande. Comme ille rappellera avec humour, il suffisait en ces lieux de proférer le mot « discipline » pour justifier indistinctement toute observance. Et pas la moindre ligne du plus vague hymne liturgique ne devait jamais être sautéé ! Mais, pour être pieux, ce n’en était pas moins un monde ouvert sur les valeurs occidentales, au parfum des arts et des sciences.
Au sein de la synagogue se côtoyaient universitaires, artistes, philosophes et scientifiques. La norme était qu’un rabbin,
qu’il soit « orthodoxe » ou « libéral », se devait impérativement d’avoir reçu une éducation universitaire et, si possible, avoir décroché le doctorat.
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